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Il baigne dans le rouge depuis qu’il est tout petit. La caserne de Saverne était l’aire de jeu préférée d’Arnaud Stadler. Il admirait les véhicules, regardait avec envie les équipes en manœuvre ou partir en toute urgence sur des interventions. Fils du lieutenant Jean-Jacques Stadler, l’actuel adjoint au chef de l’unité territoriale de Saverne, il a logiquement marché sur ses pas en faisant partie des jeunes sapeurs-pompiers (JSP) de Saverne dès l’âge de 12 ans, puis il est devenu pompier volontaire en 2016. « Je ne l’ai pas poussé, je lui ai laissé faire son choix », tient à souligner son père. Ce dernier a néanmoins transmis le gène du secourisme puisque sa fille Coralie travaille aussi dans ce domaine, au Smur (service mobile d’urgence) de Saverne.

« On peut avoir une vraie vie de lycéen et de sapeur-pompier volontaire »
Dès son plus jeune âge, la voie d’Arnaud était toute tracée : « J’ai toujours voulu devenir pompier », clame-t-il. Mais il a dû attendre d’avoir l’âge minimum pour intégrer le corps des JSP. Une première expérience qui n’a fait que confirmer et renforcer son ambition.

Durant les quatre années de formation, il apprend les bases du métier avec ses camarades. « On faisait les manœuvres et du sport ensemble dans une bonne ambiance. Il y avait une bonne cohésion de groupe. »

Chaque jour qui le séparait de la session suivante lui paraissait interminable. « J’avais hâte d’y retourner. » Il trépignait d’autant plus que les cours n’avaient lieu qu’un samedi sur deux. « La semaine où il n’y avait pas JSP, c’était dur ! » Même les cours théoriques en salle ne le rebutaient pas. « C’est important de connaître la partie administrative, indique-t-il. Et puis les formateurs font en sorte que ce ne soit pas trop rébarbatif en alternant avec des activités plus physiques. »

En avril 2016, il obtient son brevet JSP. Deux mois plus tard, il suit une formation de deux jours pour devenir officiellement sapeur-pompier volontaire. Une activité qu’il doit faire coïncider avec ses études au lycée du Haut-Barr de Saverne, en BTS CIM (conception et industrialisation en microtechniques). « On peut avoir une vraie vie de lycéen et de sapeur-pompier volontaire », affirme-t-il. Et même avec des gardes régulières le soir ou le week-end, « on peut quand même profiter de ses amis » grâce à une répartition des astreintes entre quatre équipes distinctes.

En attendant de postuler dans deux ans pour devenir chef de groupe sous le grade de caporal, il fait actuellement partie des premiers sollicités pour partir en intervention, que ce soit en fourgon-pompe tonne pour des incendies ou en fourgon secours pour des missions aussi variées que l’aide à personne, des ouvertures de porte ou des fuites d’eau. Une diversité d’actions riche d’enseignements. Lors des premières sorties, « il y a un peu de stress car même si on a été formé, on ne sait pas comment ça se passe en vrai. Et puis au fil des interventions, on est de moins en moins crispé », raconte-t-il.

« Au fil des interventions, on est de moins en moins crispé »
Sa toute première réanimation l’a particulièrement marquée : « Un homme de 60 ans environ avait fait un arrêt cardiaque près de Saverne. On est intervenu et, au final, après l’avoir choqué trois fois avec un défibrillateur et transporté à l’hôpital de Saverne, on a réussi à le sauver », se rappelle-t-il. « Ce qui n’est pas fréquent dans ce genre de cas », ajoute son capitaine Nathanaël Winkelsass, chef de l’unité territoriale de Saverne.

Cette expérience et toutes les autres lui seront très utiles par la suite. Car Arnaud Stadler compte devenir pompier professionnel et participer au concours d’intégration de cette année. « Il a ses chances, mais les places sont chères, souligne le capitaine Winkelsass. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. »

Du haut de ses 18 ans, Arnaud Stadler se prépare donc depuis des mois aux trois épreuves, écrite, sportive et orale, qui l’attendent. Pour l’épreuve physique, les voyants sont d’ores et déjà au vert puisqu’il a décroché la 3e place de la catégorie junior du cross départemental des jeunes sapeurs-pompiers samedi dernier à Châtenois. Un excellent résultat qui le qualifie pour le cross régional de Saverne du 3 mars (lire ci-dessus) , mais aussi pour le cross national.

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